Le canapé.
Assis dans son canapé, l’être humain s’est vite ennuyé.
Alors qu’a-t-il fait ? Il a voulu se divertir et il a installé une télévision devant lui.
Nouveau drame.
Dans son livre « Guérir Alzheimer », le Dr Michael Nehls donne une idée de l’ampleur de la catastrophe : « Le risque de développer Alzheimer augmente proportionnellement au temps que nous passons devant le petit écran. »
« A long terme, chaque heure quotidienne de télévision représente une augmentation du risque de 30 % ». 30 % de risque d’Alzheimer en plus avec la télévision !!? Et en plus, il faut payer une redevance…
Mais comment est-ce possible ?
L’explication, pour que le Dr Nehls, est que le temps de sédentarité consacré à la télévision.
« ce
sont des heures précieuses que nous devrions investir dans une activité
physique, des contacts sociaux et des loisirs intellectuellement
intéressants ».
Même passer ce temps à dormir serait plus efficace pour notre santé, et celle de notre cerveau en particulier.
Mais revenons au mouvement.
Bouger…c’est retrouver notre nature même. C’est aussi améliorer son taux de cholestérol, optimiser son système cardio-vasculaire, c’est réduire sa tension et retrouver un meilleur sommeil.
Et dans le cas particulier de la maladie d’Alzheimer, c’est tout simplement indispensable, car l’exercice physique favorise la création de nouveaux neurones dans l’hippocampe (une structure du cerveau qui joue un rôle essentiel dans la mémoire).
« Le mouvement, explique Nehls, signale à l’hippocampe qu’il faut s’attendre à de nouvelles expériences, et qu’il ferait bien d’activer la neurogénèse ». Je
vous renvoie au livre du Dr Nehls pour avoir le détail de l’explication
technique (p 134 à 136), mais je voudrais ici utiliser l’exemple du
rat-kagourou, qui permet de comprendre ce phénomène de façon simple :
Comment le rat-kangourou fait des exercices de mémoireLes
scientifiques ont observé sur ces rongeurs que leur hippocampe se
développe en automne, quand ils préparent leurs réserves de nourriture.
L’activité
physique plus intense liée à leur quête donne à l’hippocampe le signal
nécessaire à la stimulation de la croissance. Et pourquoi ? Pour qu’une
fois l’hiver arrivé, les rats se souviennent de là où ils avaient caché leur nourriture…
La logique est simple : lorsqu’on bouge, lorsqu’on entreprend quelque chose, il y a de plus fortes chances pour se trouver confronté à la nouveauté, ce qui nécessite une plus grande capacité de mémoire.
Les hormones qui sont ainsi produites lors d’un effort physique ont pour conséquence de stimuler la neurogénèse.
L’inverse
est vrai aussi : quand on ne bouge pas, ou pas assez, ce qui est de
plus en plus fréquent dans notre civilisation de la voiture, de la
télécommande ou de la livraison à domicile, notre corps ne produit pas
ces hormones. « Indirectement, résume le Dr Nehls,
le message envoyé au cerveau est dont le suivant : Pas de nouvelles
expériences en vue. Dans ces conditions, pourquoi l’hippocampe
devrait-elle se développer ? » Cela a été confirmé par une étude sur 120 seniors d’une maison de retraite divisés en deux groupes1 : l’un pratiquant 40 minutes de marche à pied pendant que le deuxième groupe se contentait d’étirements.
Au bout d’un an, le volume de l’hippocampe a augmenté chez les marcheurs d’environ 2 % alors qu’elle s’atrophiait (perte moyenne de 1,4 %) chez les autres.
Une
autre étude de Harvard a mis en évidence une forte corrélation entre
les exercices physiques et les fonctions cognitives chez les femmes de
65 ans et plus :
«
La pratique d’une activité physique soutenue fait paraître les femmes
plus jeunes de trois ans et diminue chez elle de 20 % le risque de
déclin cognitif »2. La
conclusion importante est que pour stimuler la croissance de notre
capacité de mémoire, une « petite gymnastique » ne suffit pas.
La marche quotidienne a elle, en revanche, des effets très bénéfiques.
Une autre étude a notamment montré que marcher trois kilomètres par jour au lieu de 400 mètres seulement réduisait par deux le risque d’Alzheimer3. A quoi s’ajoutent d’autres bénéfices majeurs :
- réduction de 50 % du risque de cancer du sein, de l’utérus ou du colon ;
- réduction de 50 % du risque de diabète de type 2 ;
- réduction de 40 % des risques d’AVC, d’infarctus ;
Il suffit de commencer !Maintenant, ce qu’il faut savoir, c’est que malgré ce constat désormais consensuel, 80 % des gens ne bougent pas assez.
Fatigue,
manque d’enthousiasme, réelle difficulté physique, etc. chacun sa bonne
ou moins bonne raison de rester dans son canapé.
Mais le premier conseil à garder en tête est celui du Dr David Perlmutter dans son livre « Ces glucides qui menacent notre cerveau » : « Il est inutile de vous fixer comme objectif l’ascension de l’Everest ou une course d’endurance. »
«
Saisissez toutes les occasions, même celles qui vous paraissent les
plus anodines, pour bouger : cela ne peut être que profitable. » Si
vous vous retrouvez à un dîner qui vous ennuie, levez-vous de table et
partez, vous avez maintenant une excuse toute faite (« Désolé mais, je fais de la prévention d’Alzheimer »)
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